• ÉTUDES, TRAITEMENT ET CONSEIL - ODEURS / COV

  • Jean-Loïc Ray ⎜ 06 71 30 31 87

Les odeurs : définition, origines, nature et perception

Les Odeurs : Définition et Perception Humaine

Qu’est-ce qu’une Odeur ?

Une odeur est une sensation perçue par l’organe olfactif, résultant de l’interaction de molécules volatiles avec les récepteurs situés dans le nez. Ces molécules, souvent appelées composés odorants, peuvent être naturelles ou synthétiques et proviennent de diverses sources telles que les fleurs, la nourriture, ou les processus industriels.

Comment l’Homme Perçoit les Odeurs ?

La perception des odeurs chez l’homme est un processus complexe qui commence par l’inhalation de composés odorants. Ces molécules pénètrent dans la cavité nasale et se dissolvent dans le mucus, où elles entrent en contact avec les récepteurs olfactifs situés dans l’épithélium olfactif.

Processus de la Perception Olfactive

  1. Détection : Les molécules odorantes se lient aux récepteurs olfactifs. Chaque récepteur est spécifique à certaines molécules, ce qui permet de détecter une large gamme d’odeurs.
  2. Transmission : Une fois que les récepteurs olfactifs sont activés, ils envoient des signaux électriques à travers les neurones olfactifs vers le bulbe olfactif, situé à la base du cerveau.
  3. Traitement : Le bulbe olfactif traite ces signaux et les relaye vers d’autres régions du cerveau, y compris le cortex olfactif, le système limbique (impliqué dans les émotions) et le cortex préfrontal (impliqué dans la reconnaissance et l’identification des odeurs).
  4. Perception et Identification : Le cerveau interprète ces signaux pour identifier l’odeur, l’associer à une mémoire ou une émotion, et déterminer la réponse appropriée.

Les Étapes du Processus Olfactif

  1. Inhalation : Les molécules odorantes sont transportées dans l’air jusqu’à la cavité nasale.
  2. Absorption : Les molécules traversent le mucus et atteignent l’épithélium olfactif.
  3. Activation des Récepteurs : Les molécules odorantes se fixent aux récepteurs spécifiques.
  4. Transduction du Signal : Les récepteurs activés convertissent l’interaction chimique en signaux électriques.
  5. Transmission Neuronale : Les signaux électriques sont transmis au bulbe olfactif.
  6. Traitement et Analyse : Le cerveau analyse et interprète les signaux reçus.
  7. Réaction : En fonction de l’odeur identifiée, le cerveau peut déclencher des réactions physiologiques ou émotionnelles.

Importance de l’Étude des Odeurs dans le Secteur Industriel

Dans le contexte industriel, les odeurs peuvent être indicatives de l’émission de composés potentiellement nuisibles. Il est essentiel de comprendre et de contrôler ces émissions pour minimiser leur impact sur l’environnement et la santé humaine. L’étude des odeurs permet de développer des technologies de traitement et de réduction des nuisances olfactives, améliorant ainsi la qualité de l’air et le bien-être des communautés environnantes.

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Définition d’une odeur

Une odeur peut être définie par trois paramètres : son intensité (liée à la concentration), sa qualité et son acceptabilité (caractère hédonique).

L’intensité

L’intensité est d’une importance capitale dans l’étude des nuisances. Elle peut être liée au caractère hédonique, c’est-à-dire qu’une odeur de forte intensité sera souvent génératrice de désagréments, donc de nuisances. C’est un paramètre fondamental de l’odeur. L’intensité est fonction de la concentration en composé odorant dans la phase gazeuse. Il existe différents modèles mais le plus souvent c’est celui de Stevens ou Loi de puissance, qui est le plus utilisé :

Log I = n log (C-C0) + K

I est l’intensité perçue, C la concentration dans l’air inhalé, C0 la concentration au seuil odorant (mol.m-3), n traduit la croissance de l’intensité odorante. Pour les composés odorants, n est généralement compris entre 0,2 et 0,8 (EPA, 2002), en fonction de la substance. Si n est faible, la dilution de la substance a peu d’influence sur sa perception. L’odeur est dite persistante. Si n est grand, la dilution réduit fortement l’intensité de la perception. L’odeur est alors dite peu persistante ou fugace.

Chaque odeur peut se caractériser par une courbe de Stevens  reliant l’intensité olfactive à la concentration. Chaque corps présente un palier d’inodorité (intensité nulle), une branche croissante et un palier de saturation. Le seuil olfactif, ou dose olfactive (DO) qui est le seuil de perception d’un composé odorant, est représenté par la valeur de la concentration C0 pour laquelle 50 % des individus d’un jury perçoivent l’odeur du composé.

En effectuant une analyse sensorielle de l’intensité psychophysique (sensation finale perçue par l’individu) de l’odeur sur un panel de 27 sujets. Son étude a montré que pour certains composés, comme le R(+)-pulégone, le modèle de Hill est plus adapté que la loi de puissance pour représenter l’évolution de l’intensité perçue en fonction de la concentration en stimulus odorant. Par contre, pour d’autres composés, comme l’acide butyrique, le modèle de Hill tend vers le cas limite qu’est la loi de puissance.

La qualité

Les odeurs peuvent être classées, entre autre, selon la qualité qu’elles évoquent : parfumées, acides, de brûlé, fruitées, rances, putrides… La sensation olfactive est reliée aux caractéristiques de l’odorant et ses variations sont d’autant plus complexes que les odeurs ne sont généralement pas des produits purs mais plutôt des mélanges de molécules odorantes.

L’acceptabilité

Le troisième paramètre caractérisant une odeur est son acceptabilité. Une odeur peut être agréable, acceptable, désagréable ou intolérable. C’est une classification très subjective. Il peut en effet y avoir accoutumance avec glissement de l’appréciation de l’observateur vers une autre classe. Il est difficile d’établir des règles générales sur l’acceptabilité des sensations odorantes. Les seules qui peuvent être formulées sont les suivantes (Popescu et al., 1998) :

Toute odeur agréable devient désagréable à de très fortes concentrations,
 le caractère agréable ou désagréable d’une odeur dépend, pour une large part :

  • de son contexte
  • les aversions pour les odeurs sont plus persistantes que les préférences
  • la tolérance vis-à-vis des odeurs désagréables diffère considérablement selon les individus.

Les odeurs sont considérées comme gênantes, pour une population donnée, à partir de teneurs en composés émissifs généralement situées en deçà des seuils de toxicité. Cependant, l’amplification psychologique de la gêne peut prendre un caractère insupportable. La réponse à une stimulation odorante est largement influencée par l’environnement, ceci incluant le contexte social et les caractéristiques psychologiques de l’individu. C’est pourquoi il est difficile de caractériser de manière fiable une nuisance olfactive.

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