• ÉTUDES, TRAITEMENT ET CONSEIL - ODEURS / COV

  • Jean-Loïc Ray ⎜ 06 71 30 31 87

Technique de traitement des COV et odeurs

Les différentes techniques de traitement existantes reposent sur deux grands principes, la réduction des odeurs ou des COVs à la source et le traitement de celles-ci avant rejet dans l’atmosphère.


Réduction des odeurs et des COVs  : Méthodes préventives

Plusieurs types d’actions peuvent être mises en œuvre pour prévenir la formation de composés odorants dans les environnements industriels et autres contextes où ces nuisances peuvent poser problème. Ces actions, bien que diverses, s’articulent autour de quelques axes principaux, chacun contribuant à réduire ou à éliminer la génération d’odeurs désagréables.

1. Révision du procédé et des opérations d’exploitation

La première étape consiste à examiner en détail le procédé et les opérations d’exploitation afin d’identifier les étapes susceptibles de générer des odeurs. Une analyse minutieuse de chaque phase du processus permet de repérer les points critiques où des composés odorants peuvent être produits. Une fois ces points identifiés, des ajustements peuvent être effectués pour minimiser ou éliminer la production d’odeurs. Cela peut inclure des modifications dans les températures de traitement, la gestion des flux de matières, ou l’optimisation des réactions chimiques pour limiter la formation de sous-produits odorants.

2. Choix des matières premières

Le choix des matières premières joue un rôle crucial dans la prévention des odeurs. En sélectionnant des matériaux qui sont moins susceptibles de contenir des substances malodorantes ou des précurseurs de composés odorants, il est possible de réduire considérablement les risques d’émission d’odeurs dès le début du processus. Cela peut impliquer l’utilisation de matières premières plus pures ou de sources alternatives qui sont moins propices à la production d’odeurs indésirables. De plus, il est souvent nécessaire de contrôler strictement la qualité des matières premières pour éviter l’introduction de contaminants qui pourraient provoquer des réactions chimiques indésirables.

3. Utilisation de produits inhibiteurs de composés odorants

Une autre stratégie efficace consiste à incorporer dans le procédé des produits spécifiquement conçus pour bloquer ou inhiber les processus de production de composés odorants. Ces produits peuvent agir de plusieurs manières : en neutralisant les précurseurs d’odeurs avant qu’ils ne puissent réagir, en interrompant les réactions chimiques qui mènent à la formation d’odeurs, ou en masquant les odeurs avec des composés plus agréables. L’utilisation de ces inhibiteurs doit cependant être soigneusement contrôlée pour éviter tout impact négatif sur la qualité du produit final ou sur l’environnement.

4. Amélioration structurelle des installations

Enfin, des améliorations structurelles peuvent être mises en place pour réduire les émissions diffuses de composés odorants. Cela comprend l’installation de couvertures sur les réservoirs, les bassins ou d’autres sources potentielles d’odeurs, ainsi que l’ajout de canalisations pour contenir et diriger les émissions vers des systèmes de traitement spécialisés. Ces mesures permettent non seulement de limiter la dispersion des odeurs dans l’environnement, mais aussi de mieux contrôler et traiter les émissions avant qu’elles ne puissent causer des nuisances. De plus, des systèmes de filtration ou de traitement de l’air peuvent être intégrés pour capter et neutraliser les odeurs avant leur libération dans l’atmosphère.

En mettant en œuvre ces différentes stratégies, il est possible de créer un environnement industriel plus propre et plus respectueux de l’environnement, tout en réduisant les impacts négatifs des composés odorants sur les travailleurs et les communautés environnantes.


Réduction des odeurs et des COVs : Méthodes curatives

Les actions présentées ci-dessus permettent de réduire la production de mauvaises odeurs, mais, dans la plupart des cas, elles ne suffisent qu’à diminuer partiellement ces émissions. Pour une élimination plus complète et efficace, il est souvent nécessaire de recourir à des traitements curatifs spécifiques.

1. Méthodes classiques de traitement des odeurs et COVs

Les procédés curatifs utilisés pour traiter les odeurs reposent principalement sur les propriétés physico-chimiques des composés odorants à éliminer. Ces techniques ciblent directement les caractéristiques chimiques des polluants en question pour les neutraliser ou les éliminer.

a. Oxydation thermique et/ou catalytique

L’oxydation thermique ou catalytique est une méthode qui consiste à détruire les composés odorants en les oxydant totalement à des températures élevées. Ce procédé convertit les polluants gazeux en produits inodores, comme le dioxyde de carbone et la vapeur d’eau. L’oxydation thermique nécessite des températures pouvant atteindre 800 à 1000°C, tandis que l’oxydation catalytique, grâce à l’utilisation d’un catalyseur, peut se faire à des températures plus basses, entre 300 et 500°C. Cette méthode est particulièrement efficace pour les composés organiques volatils (COVs) qui sont résistants à d’autres formes de traitement.

b. Adsorption sur charbon actif

L’adsorption sur charbon actif est une technique largement utilisée pour capter et retenir les molécules odorantes. Le charbon actif, grâce à sa très grande surface spécifique et à sa porosité élevée, permet de piéger les molécules odorantes présentes dans la phase gazeuse. Ce procédé est particulièrement efficace pour les composés organiques volatils qui sont difficiles à éliminer par d’autres moyens. Cependant, une fois saturé, le charbon actif doit être régénéré ou remplacé, ce qui peut représenter un coût supplémentaire.

c. Bioprocédés

Les bioprocédés, tels que le biolavage, la biofiltration et la biopercolation, sont des techniques qui exploitent les capacités des microorganismes pour dégrader les composés odorants. Ces méthodes reposent sur l’oxydation ou la dégradation biologique des polluants.

  • Biolavage :

    • Les gaz malodorants sont lavés dans une solution aqueuse contenant des nutriments pour les microorganismes, permettant ainsi l’élimination biologique des composés odorants.
  • Biofiltration :

    • Les gaz traversent un lit de matière organique ou inorganique (comme la tourbe, le compost ou la perlite) dans lequel vivent des microorganismes capables de dégrader les polluants.
  • Biopercolation :

    • Ce procédé est similaire à la biofiltration mais utilise un support plus structuré, comme des granulés ou des blocs, pour favoriser le développement des microorganismes et optimiser le contact entre les polluants et les bactéries.

Ces procédés sont particulièrement adaptés aux polluants biodégradables, mais ils nécessitent un entretien régulier et une surveillance continue pour assurer leur efficacité.

d. Absorption gaz-liquide

L’absorption gaz-liquide est un procédé où les composés odorants sont transférés de la phase gazeuse à la phase liquide. Ce transfert peut être purement physique, par dissolution du gaz dans le liquide, ou chimique, si le gaz réagit avec un composant du liquide absorbant. Les solutions de lavage sont choisies en fonction des propriétés physico-chimiques des composés odorants, notamment leur solubilité, leur acidité, leur polarité ou leur capacité d’oxydation. Par exemple, un composé acide peut être neutralisé par un lavage alcalin, tandis qu’un composé peu soluble dans l’eau pourrait nécessiter un solvant organique pour une absorption efficace.

Ces procédés curatifs, bien qu’efficaces, doivent être soigneusement adaptés aux conditions spécifiques de chaque situation pour maximiser leur efficacité tout en minimisant les coûts et les impacts environnementaux

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Procédés et Techniques de traitement des Odeurs et COVs

Oxydateur Thermique pour le traitement des COV et odeurs

Oxydation Thermique Régénérative

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Détail de la structure d'un charbon actif

Principe de l’absorption

Principe du lavage de gaz : Absorption Gaz / Liquide

Principe de l’absorption

Laveurs de Gaz

 Méthodes de traitement des odeurs diffuses

Les techniques classiques de traitement des odeurs, telles que l’oxydation thermique, l’adsorption sur charbon actif, ou encore la biofiltration, sont souvent inadaptées lorsqu’il s’agit de gérer des émissions diffuses et non canalisables. Ces types d’émissions posent un défi particulier en raison de leur dispersion dans l’environnement, rendant difficile l’application de méthodes traditionnelles. Cependant, certaines solutions spécifiques peuvent être mises en œuvre pour traiter ce type de nuisance olfactive.

1. Produits « masquants » et « neutralisants »

Une des approches les plus couramment utilisées pour traiter les odeurs diffuses consiste à appliquer des produits dits « masquants » ou « neutralisants ». Ces produits agissent différemment selon leur nature et leur mode d’action.

a. Agents masquants

Les agents masquants sont des produits conçus pour superposer une odeur plus agréable et plus intense sur celle, désagréable, des composés odorants. Cette technique ne supprime pas la source de l’odeur, mais elle altère la perception olfactive en dominant l’odeur initiale par une autre, jugée plus acceptable. Les agents masquants sont souvent utilisés dans des environnements où l’élimination complète de l’odeur est impossible ou trop coûteuse. Ils offrent une solution temporaire mais peuvent être utiles dans des situations où le contrôle rapide des odeurs est nécessaire.

b. Agents neutralisants

Contrairement aux agents masquants, les agents neutralisants agissent directement sur les molécules malodorantes pour les rendre inodores ou pour réduire leur intensité. Ces produits interagissent chimiquement avec les composés odorants, modifiant ainsi leur structure moléculaire de manière à diminuer leur potentiel olfactif. Par exemple, un agent neutralisant peut convertir une molécule odorante en une substance non odorante, ou il peut altérer la perception de l’odeur au niveau des récepteurs olfactifs dans le nez. Cette approche est souvent préférée lorsqu’il est important de réduire réellement la nuisance plutôt que de la masquer.

c. Mode d’action

Ces produits agissent principalement au niveau de la perception olfactive, c’est-à-dire qu’ils modifient la manière dont les odeurs sont perçues par les récepteurs olfactifs du nez. En modifiant la structure des composés odorants ou en introduisant des molécules odorantes plus agréables, ils permettent de réduire l’impact des odeurs diffuses sur l’environnement. Cependant, l’efficacité de ces produits peut varier en fonction des conditions environnementales, de la concentration des composés odorants, et de la composition chimique des agents utilisés.

2. Limites et considérations

Bien que ces méthodes puissent offrir une solution pratique pour gérer les odeurs diffuses, elles présentent certaines limites. Les agents masquants, par exemple, peuvent être perçus comme artificiels ou intrusifs, et leur efficacité peut diminuer avec le temps, nécessitant des applications répétées. Les agents neutralisants, bien qu’efficaces pour certaines molécules, ne sont pas universels et peuvent ne pas fonctionner sur tous les types de composés odorants.

De plus, l’utilisation de ces produits doit être envisagée avec précaution, notamment en ce qui concerne leur impact potentiel sur la santé humaine et l’environnement. Il est essentiel de choisir des produits qui ne présentent pas de risques toxiques et qui sont conformes aux réglementations en vigueur. Enfin, ces solutions doivent être intégrées dans une stratégie globale de gestion des odeurs, combinant, si possible, des méthodes préventives et curatives pour obtenir les meilleurs résultats